L’eau, cette ressource irremplaçable… Précisons qu’elle n’est ici pas « consommée » mais seulement empruntée. Et si l’activité humaine et les êtres vivants ont évidemment un impact sur leur environnement, celui-ci est parfois vertueux.
L’on apprend ainsi que les déchets des uns, – qu’ils soient poissons, plantes ou microorganismes, tous consomment des aliments/nutriments et produisent des déchets –, peuvent servir à l’alimentation des autres. La nature est bien faite. Inspirés de l’ingéniosité de Mère Nature que ces éleveurs d’esturgeons ont créé une biocénose équilibrée favorable à l’épuration en faisant cohabiter poissons, plantes, algues et phytoplancton. On croise ainsi des carpes en zones tampons. Excellents agents de nettoyage, elles contribuent à l’élimination des végétaux intem-pestifs de manière naturelle et permettent de remettre en suspension les matières organiques en sortie de site.
À force d’expertise, ils ont également introduit des supports bactériens (bactéries neutrophiles) transformant l’am-moniaque en nitrites et nitrates. Des processus naturels qui, aidés des UV du soleil, éliminent les polluants leur permettant d’obtenir un bilan neutre et de rendre une eau plus « propre » que celle prélevée en amont, notamment en nitrates.
Sentinelles
Ces actions sont issues de nombreuses observations des milieux. Indiscutables sentinelles, ils ont par l’attention portée à l’environnement et sa biodiversité, adapté leurs pratiques au rythme de la Nature.
Pour la bonne circulation / migration des espèces, notamment des poissons des rivières alentour (anguille, lamproie…), ils ont aménagé leurs sites de passe-à-poissons permettant la libre circulation des animaux et le bon transport des sédiments afin d’assurer la continuité écologique.
Au-delà de leur métier d’éleveur d’esturgeons aguerri, chaque pisciculteur est également impliqué à la préservation des sites. Leur entretien est basé sur l’observation des écosystèmes et des saisons. Ainsi, les abords des étangs et bassins sont tondus moins fréquemment. De même pour les haies, talus et zones humides qui constituent des abris et habitats nécessaires. Outre la diminution de pollution atmosphérique, ces pratiques permettent d’accueillir et de favoriser le développement des espèces endémiques, animales et végétales, participant à l’équilibre écologique du site.
Oiseaux autochtones (aigrette, cigogne, héron, Martin-pêcheur) ou migrateurs (Balbuzard pêcheur, sarcelle), poissons, grenouilles, Cistude (tortue d’eau douce) viennent trouver refuge. Il n’est aussi pas rare de voir sur la pisciculture du Carillon, les traces d’une loutre espiègle venu se faufiler dans les herbes avec un poisson volé. Ce petit mammifère discret ne s’établit pas n’importe où. Il attache une attention particulière à la structure paysagère, en particulier à la végétation qui joue un rôle important pour la tranquillité et la sécurité de son gîte et de ses zones de refuges. Et quelle surprise de voir apparaitre à Colombiers une genette (il faut être patient et couche-tard car la demoiselle est nocturne !). Ce petit carnivore méconnu évolue principalement dans des milieux calmes, à distance de l’activité humaine, dans des endroits humides, proches des sources ainsi que dans les zones arborées. Au niveau de la flore, une grande variété d’orchidées sauvages peuple ces zones, pour le grand plaisir des yeux !
Vous l’aurez compris, être éleveur, c’est donc être attentif, s’adapter à la Nature (et non l’inverse), et agir, pour la préserver.
Les mots pour le dire l AQUAREA : Aquaculture Respectueuse de l’Environnement en (Nouvelle) Aquitaine, référentiel d’accompagnement et d’évaluation de la bonne maîtrise, gestion de l’eau et de l’environnement, et influence des piscicultures sur le milieu naturel.
4 l Nombre des piscicultures situées en zone « Natura 2000 », sites désignés pour assurer la préservation de la biodiversité et du patrimoine naturel exceptionnels.
Article disponible dans le CREAC #2
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ater, this irreplaceable resource... Here, it should be noted, it is not “consumed” but only borrowed. And while human activity and living beings obviously have an impact on their environment, it can sometimes be a positive one. We learn that what is waste for some – whether they are fish, plants or microorganisms, all consume food/nutrients and produce waste – can serve as food for others. Nature is well designed, and it is inspired by the ingenuity of Mother Nature that these sturgeon farmers have created a balanced biocenosis favorable to purification by bringing together fish, plants, algae and phytoplankton. Hence, we find carp in the buffer zones. Excellent at cleaning ponds, they contribute to the elimination of unwanted plants in a natural way and allow organic matter to be resuspended when leaving the site. Thanks to their expertise, they also introduced bacterial carriers (neutrophilic bacteria) that convert ammonia into nitrites and nitrates. Natural processes which, aided by UV rays from the sun, eliminate pollutants, allowing them to achieve a neutral balance and to make water “cleaner” than that taken upstream, particularly in terms of nitrates.
Guardians
These actions are the result of numerous observations of the environment. True guardians of the environment and its biodiversity, they have adapted their practices to the rhythm of Nature.
To promote the proper circulation and migra-tion of species, in particular fish from the surrounding rivers (eel, lamprey, etc.), they have set up fish passes on their sites, allowing free movement of animals and good sediment transport to ensure ecological continuity.
Beyond being seasoned sturgeon breeders, each fish farmer is also involved in the preservation of the sites. Their upkeep is based on observation of ecosystems and the seasons. The grass around ponds and pools is therefore cut less frequently. The same applies to hedges, embankments and wetlands, which constitute essential shelters and habitats. In addition to reducing atmospheric pollution, these practices make it possible to welcome and promote the development of endemic species, both animal and plant, that contribute to the ecological balance of the site.
Native birds (egret, stork, heron, kingfisher) and migratory birds (osprey, teal), fish, frogs, and European pond turtles come here to find refuge. It is also not uncommon to see the traces of a mischievous otter on the Carillon fish farm, after sneaking into the grass with a stolen fish. These discreet small mammals do not settle just anywhere. They pay great attention to the structure of the landscape, in particular to the vegetation which plays an important role for the tranquility and safety of their habitat and refuge areas. And what a surprise to see a genet appear in Colombier (it takes patience, and you have to be a night owl, as genets are nocturnal!). This little-known small carnivore lives mainly in calm environments, away from human activity, in humid places, near springs and in wooded areas. In terms of flora, a wide variety of wild orchids populate these areas, and are a delight for the eyes! So, you will understand that being a farmer means being attentive, adapting to Nature (and not the other way around), and taking action to preserve it.
Putting it in words l AQUAREA Environmentally friendly aquaculture in (Nouvelle) Aquitaine, a support and assessment benchmark for good control and management of water and the environment, and the influence of fish farms on the natural environment.
4 l The number of its fish farms located in “Natura 2000” areas, sites designated to ensure the preservation of exceptional biodiversity and natural heritage.
